juin 24, 2013 1 Commentaire
Puisque nous parlons de légèreté (des pneus qui flottent), je ne veux pas manquer l'occasion d'aborder la notion plus générale de légèreté. Je sais que certains d'entre vous attendent avec impatience de découvrir les astuces utilisées par les pneus pour accomplir leur mission miraculeuse. Mais il faut commencer par ceci.
Pour adopter une vie rythmée par le vélo, il faut remettre en question les idées reçues. Premièrement, il existe des alternatives motorisées qui, soi-disant, augmentent la productivité. Deuxièmement, le vélo encombre les rues qui n'ont pas été conçues pour accueillir plusieurs modes de transport. Troisièmement, pourquoi sacrifier du temps avec sa famille et ses amis pour simplement parcourir le monde à vélo ?
De même, pour se lancer dans une carrière dans l'industrie du cycle, il faut être prêt à affronter certaines réalités difficiles. Premièrement, la rémunération sera médiocre, comme c'est souvent le cas dans les arts et d'autres activités sportives plus pures. Deuxièmement, votre famille risque de vous juger sévèrement. Troisièmement, votre réussite dépendra de quelques fondamentaux :
Réseau
Il existe peu de moyens efficaces de se former. Hormis Barnett's et le revenu universel de base, la plupart des connaissances en matière de vélo sont informelles, difficiles à acquérir, coûteuses et nécessitent un effort personnel. Votre ressource principale est le réseau d'artisans, de mécaniciens, de cyclistes et de commerçants, qu'ils soient confirmés ou en devenir. Ils sont d'une générosité insoupçonnée. À quelques exceptions près. Posez des questions, encore et toujours : comment, quoi, pourquoi, quand. N'oubliez pas de remercier ceux qui vous aident et, à votre tour, transmettez vos connaissances.
Diligence
Aujourd'hui, on entend souvent dire que la sagesse et le bonheur s'achètent. Libre à vous de croire ce que vous voulez, mais en cyclisme, la réussite est le fruit de l'assiduité. J'ai été battu en compétition par des athlètes aux physiques atypiques qui, pourtant, s'entraînaient sans relâche et suivaient les conseils de leurs entraîneurs. Le cyclisme appartient bien plus aux passionnés qu'aux athlètes aux gènes exceptionnels qui dominent d'autres sports. Il en va de même pour ce secteur. La persévérance finit toujours par payer. Jugez-en par vous-même.
Légèreté
Pour accomplir un travail de qualité – social, artistique, environnemental, religieux, sportif (ces domaines étant étroitement liés) –, il faut apprendre à se délester de ses fardeaux, tant mentaux que physiques. Une vie trop compliquée, trop de loisirs, trop de divertissements, trop d'options, et vous ne pourrez pas vous consacrer suffisamment longtemps au cyclisme pour exceller et y prendre un réel plaisir.
Surtout vos frais généraux. Réduisez, réduisez, réduisez. Pour les jeunes, c'est une évidence : ils sont pauvres, possèdent peu et font avec les moyens du bord. Mais observez-les dans quelques années. Certains auront couru après l'argent et réussi. D'autres auront appris à vivre avec moins. Quel est le meilleur chemin ?
Le meilleur choix dépend de votre aspiration profonde. On peut parier que ceux qui excellent en kitesurf, ski, cyclisme, course à pied, voile, escalade, surf et dans les disciplines techniques qui les sous-tendent sont ceux qui ont su réduire leur impact environnemental. C'est le même principe que pour la gestion durable des ressources : moins on consomme, moins on a besoin. Plus vos exigences matérielles sont modestes, plus votre liberté personnelle est grande.
Je tiens à encourager celles et ceux qui franchissent le pas vers ce secteur et vers le cyclisme de haut niveau à ne jamais oublier combien leur réussite est liée à leur capacité à réduire leur possession matérielle. Moins de biens, moins de dettes, moins d'objets. Oups, une exception pour les outils, bien sûr.
À ce sujet, mais d'un point de vue purement mécanique, il n'existe pas de meilleure présentation des raisons impérieuses de rechercher la simplicité et la légèreté que l'ouvrage d'Adriaan Beukers, *Lightness* . À lire absolument.
C'est cher, mais je le posséderais comme on possède un exemplaire de *Zen et l'Art* , * L'Esprit Zen*, *L'Esprit du Débutant* ou *Un Dimanche en Enfer* . Trouvez-en un exemplaire d'occasion.
Beukers enseigne à l'Université de Delft, aux Pays-Bas. Il étudie la nature de l'existence sous l'angle du poids. Pour voler et pédaler, nous déployons des efforts considérables pour réduire notre poids. Sur Terre, la légèreté est synonyme de coût du mouvement. La puissance est directement liée à la masse et à la distance. Pour survivre parmi d'autres organismes complexes, nous devons minimiser notre impact. Or, rien n'affecte aussi directement notre impact que la masse.
Achetez-le, empruntez-le ou consultez-le à la bibliothèque. Dites-moi si vous n'êtes pas d'accord. La légèreté qui nous anime sans relâche dans la conception des vélos est le même principe qui peut vous permettre d'adopter un mode de vie cycliste, la même pratique à mesure que notre espèce apprend lentement à connaître la planète.
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Overtensioner
novembre 02, 2021
I liked this text very, much. Philosophy of low consumption, many cyclists are of this approach, many are over-consumers as well.