J'ai récemment reçu un message d'un cycliste qui hésite à rouler sur des vélos en bois dans le centre-ville de Seattle. Tout d'abord, regardez cette création en bois « en centre-ville » :
Pour en revenir au cyclisme, voici sa question et, ensuite, ma réponse :
J'adorerais en acheter, mais j'ai quelques inquiétudes :
Je roule sur un vélo de piste à pignon fixe avec frein avant. Après avoir lu certains de vos articles, j'hésite un peu à utiliser des jantes en bois à Seattle, dans nos rues, avec la pluie et le frottement du freinage dans nos nombreuses côtes… de peur d'abîmer vos magnifiques créations. Je ne veux pas qu'elles soient réservées aux expositions, mais plutôt à mon vélo de tous les jours.
Dites-moi le contraire, convainquez-moi que je les aimerai et qu'ils dureront !
Ma réponse à lui :
(1) Dans le commerce spécialisé, lorsqu'un client exprime des craintes (« peur ») concernant un sport, un itinéraire, un équipement, etc., le vendeur avisé n'insiste pas. Il lui dit plutôt : « Si jamais vous changez d'avis, nous pouvons en reparler. » Statistiquement, tenter de faire changer d'avis une personne encore indécise est le rôle des enseignants et des réformateurs, et non celui des vendeurs. C'est pourquoi je vous recommande instinctivement de privilégier l'aluminium.
(2) Si l'on considère que des millions de cyclistes ont parcouru les montagnes et les vallées du monde entier par tous les temps, on ne peut que croire que c'est possible. Un peu comme aller skier en ne portant que du cuir, du coton huilé et de la laine. Une partie du processus consiste à suivre les traces de nos ancêtres, car nous voulons vivre ce sport comme eux.
(3) Récemment, les freins à disque ont été perfectionnés pour les vélos et adoptés par les artisans, les sculpteurs et les créatifs nostalgiques. Un frein à disque (comme un Avid mécanique) est une solution idéale à tous les problèmes de freinage sur jantes en bois. Les solutions aussi efficaces sont rares. C'est une solution si performante, discrète, moderne et classique à la fois, et abordable qu'elle mérite toute votre attention. Certes, il vous faudra une fourche pour frein à disque, le mécanisme, etc. Mais si ce n'est pas pour aujourd'hui, votre vélo de ville devrait bientôt ressembler à ça.
À une époque où le bois était bon marché, les fabricants de jantes nombreux et la main-d'œuvre peu coûteuse, la préservation des jantes était une priorité moindre. Pourtant, la plupart des cyclistes des années 30 auraient utilisé des freins à disque sur leurs vélos s'ils avaient été disponibles. Sans hésiter.
Enfin, le coefficient de frottement du bois avec les freins sur jante, surtout par temps humide, est nettement supérieur. Hormis le risque de gravillons (en cyclo-cross) coincés dans les plaquettes de frein, le bois est un meilleur matériau pour les jantes à Seattle que l'aluminium.
Les tramways à câble de San Francisco utilisent des freins en bois. Des blocs de bois sont pressés contre les rails et l'on sent nettement l'odeur de bois brûlé lors de la descente.
Nous revoilà sur ce blog. Le site de Joe Harmon mérite qu'on s'y attarde. Son originalité réside dans sa créativité prodigieuse, son esprit indépendant, la sensation tactile du bois et son désir de partager chaque détail de cette histoire. Il ne s'agit pas ici de sauver les forêts, de refroidir la planète ou de devenir végétarien. C'est un projet artistique axé sur les matériaux qui remet en question de nombreuses idées reçues sur le bois en tant qu'élément structurel.
Jetez un œil à cet ensemble de ressorts à lames pour la suspension avant. Il est fabriqué en bois d'oranger des Osages, un bois rare et extrêmement résistant qu'il se procure dans le Kentucky.
Les spécialistes des matériaux avec lesquels j'en ai discuté sont presque certains que la voiture fonctionnera. La seule incertitude réside dans la patience et les ressources financières de Joe. Pour nous autres, son histoire est une formidable leçon sur le potentiel insoupçonné des matériaux naturels associés au design moderne.
Jantes ou voitures en bois, vous préférez ? Bon, je crois que je n'ai pas encore répondu à la question. Allez, je dois y aller !
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